Qu’est ce que l’attention?
1. Définition générale de l’attention
« En 1890, William JAMES, un des pionniers de la psychologie moderne, définissait l’attention comme un processus de sélection, parce qu’il implique de choisir un stimuli parmi plusieurs autres. L’attention est toutefois plus complexe. C’est un processus dynamique soumis à une interaction constante entre les données sensorielles venant de l’environnement et leur traitement interne. L’attention n’est pas une habileté passive mais plutôt une série d’aptitudes et de stratégies cognitives que les enfants doivent développer et utiliser à bon escient. La perception sensorielle, particulièrement la vision, l’audition et les perceptions kinesthésiques, constitue le préalable fondamental de l’attention. »
Une multitude de facteurs extérieurs aux processus cognitifs eux-mêmes ont un impact majeur sur les ressources attentionnelles des enfants. Par exemple, le contexte environnemental ( climat, aménagement de la classe, place de l’élève dans le groupe, …), la disponibilité affective (perturbations, conflits familiaux, difficultés d’intégration sociale, …), le manque de discipline, les troubles du comportement ou encore une estime de soi fragile peuvent affaiblir l’attention des élèves.
2. Les processus cognitifs de l’attention
« D’après la terminologie établie par Goudreau et Poulin:
- L’éveil ou alerte : L’éveil est cet état de conscience qui nous caractérise quand nous passons du sommeil à l’éveil.
Il fait référence à une ouverture sensorielle sur le monde qui nous entoure. - L’attention sélective ou focalisée : L’attention sélective est la capacité qu’une personne a de sélectionner un stimulus parmi d’autres, de façon consciente ou non, comme le centre de son attention. Ce processus implique un tri d’information et une fermeture sensorielle envers les stimuli qui ne sont pas retenus comme importants ou pertinents. En classe, par exemple, l’attention sélective permet à l’élève de diriger son attention vers la voix de l’enseignant tout en ignorant son voisin qui bouge sur sa chaise, l’autobus qui passe dans la rue ou les élèves qui circulent dans le couloir.
- L’attention maintenue ou soutenue : Ce type d’attention est lié à l’attention sélective, car il permet, une fois que le stimulus est sélectionné, de maintenir l’attention dans le temps C’est le processus qui permet de persévérer dans une tâche et de la terminer dans un délai raisonnable, malgré la présence de petites distractions ( ex: en situation de production d’écrits ou quand ils sont absorbés par la lecture d’une histoire sans qu’on puisse les distraire).
- L’attention partagée ou divisée : L’attention partagée fait intervenir la capacité de traiter simultanément deux ou plusieurs types d’information. Elle permet en fait de faire deux tâches de façon concomitante avec succès, par exemple écouter des explications tout en prenant des notes. Un individu pourra exécuter deux tâches en obtenant un meilleur succès si l’une des deux tâches est automatisée. C’est un élément d’importance car, à l’école, l’élève est souvent amené à utiliser l’attention partagée quand il doit prendre des notes tout en portant attention aux explications qui les accompagnent.
- La vigilance : La vigilance est la capacité de reconnaître un stimulus attendu, parmi d’autres stimuli, au cours d’une tâche d’une certaine durée. Ce stimulus attendu fait appel à un autre sens que celui qui est utilisé lors de la tâche en cours. Même si notre attention est dirigée vers un stimulus quelconque lors d’une tâche, nous gardons un certain éveil envers ce qui nous entoure. Notre radar reste en fonction, même si nous sommes concentrés sur un travail. La vigilance nous permet, par exemple, d’entendre une sonnette d’alarme alors que nous sommes en train de remplir une tâche écrite, ou encore d’entendre l’enseignant donner le signal d’arrêt lors d’un examen. La vigilance permet de porter attention à un stimulus attendu et non de se laisser distraire par un autre stimulus non pertinent et inattendu. C’est un processus qui peut être volontaire, alors que la distraction est involontaire. »
Faire émerger le concept d’attention sélective:
https://www.youtube.com/watch?v=E-pLmE3uHGc
Outil intéressant pour travailler l’attention en classe ( Attentix, d’Alain CARON, empruntable au RASED):
https://www.alaincaron.net/#quiestattentix
TDAH
Un enfant de votre classe est turbulent, hyperactif, dérange les autres, est intolérant à la frustration, … Il vous pousse à bout et vous met à mal.
Quelles sont les causes possibles?
- troubles psychopathologiques 40%
- TDAH 40%
- Troubles spécifiques des apprentissages 15%
- Déficience intellectuelle et autres 5%
1. Qu’est-ce que le TDAH et quels sont les critères diagnostics qui permettent de l’évaluer?
C’est un mode persistant d’inattention et/ou hyperactivité-impulsivité qui interfère avec le fonctionnement ou le développement et qui a un retentissement négatif direct sur les activités sociales et scolaires.
Le TDAH est un trouble neurodéveloppemental, c’est-à-dire lié au développement du cerveau et du système nerveux selon la 5e édition du manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5). Il y a plusieurs critères que l’enfant ou l’adulte doit remplir pour qu’un professionnel qualifié (psychologue, neuropsychologue, médecin) puisse poser un diagnostic de TDAH selon le DSM-5. Ces critères diagnostiques sont décrits dans l’encadré ci-dessous.
Critères diagnostiques du DSM-5 pour le TDAH
Si tous ces critères (A à E) sont remplis, on doit spécifier le type de TDAH que présente l’individu, c’est-à-dire :
On doit aussi spécifier le degré actuel de sévérité :
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Toute personne qui a de la difficulté à se concentrer n’a pas un TDAH pour autant. Chez l’enfant ou l’adolescent, plusieurs questionnaires d’observations du comportement, tests neuropsychologiques et entretiens diagnostiques sont nécessaires pour évaluer le TDAH.
2. Causes :
Elles sont multifactorielles. C’est une combinaison de facteurs génétiques, neurologiques et environnementaux.
2. Signes de repérage en classe:
– déborde d’énergie, bouge exagérément
– ne semble pas écouter quand on lui parle, il a l’esprit ailleurs, est « dans la lune »
– fautes d’étourderies
– difficultés d’organisation
– perd ses affaires
– fatigable/fatigant
– manque de contrôle (idées, émotions, mouvements)
– difficulté à attendre et différer
– …
3. Diagnostic:
Le diagnostic sera réalisé par une équipe pluridisciplinaire ( neurologue, neuropsychologue, psychologue)
– observation
– anamnèse
– test psychométrique
– examens neuropsychologiques
4. Aménagements possibles en classe
Un enfant hyperactif va avoir besoin de bouger. Si on lui demande de ne pas bouger, cela va occuper une grande partie de ses capacités attentionnelles et il ne sera plus performant pour les apprentissages. Si on adapte son environnement ( travailler debout, assise instable, bande élastique sous le bureau, ballon de gym, …) il pourra remobiliser ses ressources attentionnelles.
Attention cependant à bien expliciter les règles d’utilisation des différents aménagements et fidgets auparavant à l’élève.
ex: « Tu as besoin de manipuler un objet pour être concentré car sinon ton agitation peut t’empêcher d’apprendre. Je te donne ce fidget, c’est un outil pour t’aider à te concentrer et non un jouet… Tu n’as pas le droit de le lancer, de faire du bruit avec, de déranger les autres, … »
Document de l’Académie de Paris « Les enfants avec un TDAH et leur scolarité » qui rappelle ce qu’est le TDAH et comment le repérer et qui propose des aménagements à mettre en place en classe 🙂
Vidéo « Repérer le TDAH chez l’enfant » à visionner ici 😉
https://www.youtube.com/watch?v=em5HYdNDqsk
Bande dessinée expliquant le TDAH avec beaucoup d’humour: