Les connaissances et mécanismes impliqués dans la compréhension de textes
Le document suivant, proposé par Maryse Bianco, représente le consensus actuel des recherches sur les connaissances et les mécanismes engagés dans la compréhension d’un texte:
Compréhension des textes Bianco |
Ce schéma présente les quatre grandes catégories d’habiletés sollicitées, souvent simultanément, dans l’activité de compréhension d’un texte :
— les capacités d’identification des mots
— les connaissances stockées en mémoire
— l’efficience cognitive générale des individus
— des habiletés propres au traitement des discours continus
Toutes ces compétences peuvent être travaillées de manière isolée mais elles sont toutes intimement liées lorsque l’on se trouve en situation de compréhension de texte.
L’identification des mots représente un préalable à l’exercice de la compréhension qui ne peut démarrer qu’à partir du moment où les mots sont identifiés. L’identification suppose donc, pour la lecture, que les mécanismes de reconnaissance des mots écrits soient construits et suffisamment automatisés pour permettre une reconnaissance fluide.
Nos connaissances sur le langage comme nos connaissances plus générales sur le monde sont ensuite sollicitées.
La compréhension des contenus, l’extraction éventuelle des informations nouvelles pour le lecteur, suppose encore que ce dernier dispose d’habiletés propres au traitement des textes : établir les relations entre les idées exprimées, avoir recours aux mécanismes d’inférence, dont la vocation est d’expliciter les relations laissées implicites dans les énoncés successifs.
Construire la cohérence des textes requiert encore l’intervention de capacités cognitives générales.Il ne suffit pas que le lecteur connaisse le sens de tous les mots ou expressions du texte pour le comprendre en profondeur. Il faut aussi qu’il produise des inférences qui assurent la construction d’une représentation mentale cohérente de l’ensemble des informations autrement dit qu’il lise entre les lignes et tire les conclusions qui ne sont pas directement écrites. Le lecteur doit alors faire des inférences entre les informations mais aussi entre les informations du texte et ses propres connaissances. Il s’agit de construire la cohérence du texte et de comprendre les relations causales.
L’élève doit être capable d’auto-évaluer sa compréhension, c’est-à-dire d’exercer une veille attentive sur ce qu’il comprend ou ne comprend pas. Il doit, autrement dit, contrôler sa compréhension et initier, le cas échéant, des régulations au moyen des stratégies dont il dispose.